Les deux drames récents qui ont conduit au décès d’un jeune enfant et d’un homme d’une cinquantaine d’années ont révélé un grave disfonctionnement des services hospitaliers en France.
Alors, comme le sujet est d’actualité, de nombreux débats et reportages traitent de ce sujet (Lire aussi :. http://actualite.aol.fr/actualite-france/hopitaux-polemique-sur-la-qualite-des/article/20081229143819164501176 )
La première réaction des représentants syndicaux hospitaliers et de l’opposition, est de réclamer plus de moyen, toujours plus de moyen.
Tandis que du coté du gouvernement, on ne cesse de camoufler la plaie béante en insistant sur les moyens qui étaient mis à la disposition des malades au moment de la catastrophe. Cependant, cela n’a pas évité ces drames.
Et il faut reconnaître que cela fait bien longtemps que les professionnels hospitaliers ne cessent de dire qu’il y a un problème et tirent la sonnette d’alarme. Nous même usagers de l’hôpital nous en sommes rendu compte et avons tous notre petite anecdote sur un disfonctionnement même mineur, un souvenir d’attente interminable aux urgences, des internes extenués de fatigue après des heures (ou jours) de travail sans repos…
Mais la solution, réside t-elle uniquement sur le fait de mettre plus de moyens, financiers et humains.
Pour la première fois, et je dois reconnaître que cela m’a satisfait, car cela change du discours habituel, j’en entendu parlé par des professionnels de santé reconnus et des membres du gouvernement d’une autre cause de disfonctionnement : le problème organisationnel. Est une première remise en question du système hospitalier Français ?
Car ce dernier est semble infaillible, même face à l’évidence. Pour preuve les propos que je considère comme scandaleux de Dominique Giorgi, secrétaire général de l'AP-HP "l'encadrement médical et paramédical était tout à fait adapté en ce 24 décembre" et de Roselyne Vasseur, coordinatrice générale des soins du groupe hospitalier Cochin-Saint-Vincent-de-Paul (AP-HP) "Les services de réanimation sont arrivés extrêmement rapidement et l'équipe soignante in situ avait déjà mis en place des mesures conservatoires" suite au décès du petit Ilyès. Cette attitude corporatiste est fortement agaçante…
Alors, il faut dire que ce fut une grande surprise d’apprendre qu’à ce jour, les hôpitaux ne tiennent pas de registres informatisés des lits disponibles dans chacun des services. Et qu’il s’agit d’un comptage manuel qui est fait chambre par chambre pour recenser les possibles admissions. Que lorsqu’un responsable de service décide de fermer des lits, il le fait de son propre fait, sans consultation préalable des établissements alentours afin de s’assurer également que les « voisins » n’en ‘ont pas fait de même.
Le ministre de la Santé à reconnu qu’il y avait un problème de centralisation des informations : « Mme Bachelot a confirmé lors d'une conférence de presse les difficultés rencontrées dans la nuit de samedi à dimanche par le Samu de l'Essonne pour orienter cet homme, victime d'un malaise cardiaque à Massy, vers un lit de réanimation dans un hôpital proche, mais elle a affirmé qu'il s'agissait d'un problème d'organisation et non de manque de lits. » (source AFP)
S’il en est de même pour la gestion du personnel hospitalier, il y a vraiment de quoi s’inquiéter.
Il est temps que, ce que l’Etat exige aux entreprises privées, il se l’applique à lui-même.
Que dire également du fait que les médecins de ville refusent de s’organiser afin de faire des permanences dans des structures médicales qui fonctionneraient 24h/24h et 7j /7j afin de traiter les cas médicaux urgents mais légers et ainsi désengorger les services d’urgence hospitaliers. Cela devrait être obligatoire et devrait faire partie de la charge professionnelle au même titre que les pharmaciens ont des gardes obligatoires.
Que dire des usagers qui pour ne pas avancer les frais médicaux vont se rendre systématiquement aux urgences pour la gratuité des soins. Ou de ceux qui ne veulent pas attendre le lendemain pour se faire soigner un mal léger.
Dans ce monde commercial du tout et tout de suite, nous avons aussi tendance à nous considérer comme des clients face à la Médecine.
Car en effet, il faut des moyens supplémentaires pour l’hopital, cela est indiscutable, mais il faut reconnaître que des solutions complémentaires et des efforts de tous pourraient aussi améliorer la situation.